L’asthme occupe la première place parmi les maladies respiratoires recensées dans le monde. Cette pathologie se caractérise principalement par le rétrécissement des voies aériennes induisant des difficultés respiratoires. Si vous faites face à cette maladie, personnellement ou à travers un de vos proches, au fil de cet article, vous allez apprendre à connaître encore plus cette affection et surtout à mieux y faire face. Suivez-nous attentivement !
Que se passe-t-il dans le corps lors d’une crise d’asthme ?
Durant la crise d’asthme, les muscles des poumons se contractent par spasmes, rétrécissant les voies respiratoires. Des bouchons se forment à cause de l’inflammation et de l’excès de mucus. Cela va produire une obstruction complète ou partielle et causer des difficultés respiratoires. |
Quelle sont les causes de l’asthme ?
Réduire les causes de l’asthme à un seul facteur serait une grave erreur. En effet, c’est la combinaison des conditions environnementales, de la génétique et de la nutrition. Ainsi, certaines conditions environnementales et circonstances de grossesse peuvent être à l’origine de l’asthme chez l’enfant et plus tard chez l’adulte.
Grossesse et allaitement
Les risques de contracter la maladie sont plus importants si la maman est tombée enceinte très jeune ou si son alimentation était mauvaise durant la grossesse. Les risques peuvent également être accrus en cas de naissance prématurée, de poids faible à la naissance ou encore l’absence d’allaitement.
Conditions environnementales
L’exposition aux allergènes domestiques (cafards, squames d’animaux et acariens) a été associée au développement de l’asthme.
Nutrition
Une nutrition pauvre en vitamines E et C ou en acides gras a aussi été associée à l’asthme.
L’hygiène
Dans certains pays développés, le fait d’avoir un intérieur beaucoup trop propre avec le recours aux antibiotiques et aux vaccins peut restreindre chez l’enfant la capacité de son organisme à acquérir une résistance aux allergènes de son environnement. Cela pourrait expliquer la recrudescence de cette maladie dans ces pays.
Déclencheurs de l’asthme
Il faudrait distinguer les déclencheurs des causes de l’asthme. Le premier étant les facteurs qui provoquent la maladie elle-même, le deuxième sont les conditions qui provoquent les manifestations de la maladie (crises) qui sont :
- Les allergènes, comme le pollen ou des particules produites par des acariens ;
- Les infections telles que la bronchite, le rhume et la moins courante la pneumonie ;
- Les agents irritants comme la fumée de tabac, de marijuana ou de cocaïne, des vapeurs ;
- Les efforts physiques (l’air sec et froid par la bouche pendant que vous faites du sport) ;
- Le stress et l’anxiété induisent des contractions des bronches respiratoires ;
- L’aspirine.
Symptômes d’une crise d’asthme
Les crises d’asthme sont généralement de survenue nocturne, lorsque les médicaments anti-inflammatoires ainsi que les hormones anti-inflammatoires naturelles (cortisol) sont à leur plus faible niveau. La crise d’asthme réveille le malade en plein sommeil. Dans sa forme typique, elle débute brutalement et se manifeste par une gêne respiratoire prédominante sur l’expiration (dyspnée expiratoire) accompagnée d’une sensation de constriction thoracique, de toux ainsi que de sifflements caractéristiques de l’affection. Vous pouvez avoir du mal à parler et sentir votre cœur s’accélérer, ces deux derniers éléments constituent des facteurs de gravité.
Cela dit, il existe des formes atypiques à début plus progressif, ou bien marquées par une toux isolée notamment chez l’enfant.
Les crises d’asthme sévères sont marquées par la présence de :
- Un tirage (dépression des muscles de la cage thoracique) ;
- Une impossibilité à l’élocution ;
- Une cyanose (l’individu devient bleu) ;
- Un silence à la place des sifflements ;
- Des troubles de la conscience (perte de connaissance, coma…).
Si cet état se prolonge, il peut aboutir à un arrêt respiratoire entraînant le décès de la personne, d’où l’intérêt d’une prise en charge précoce.
Notez que certaines crises sont spontanément résolutives, elles disparaissent avant même que vous n’arriviez chez le médecin ; cela dit, il ne faut jamais attendre devant une crise d’asthme. Heureusement, il existe des signes avant-coureurs appelés prodromes qui peuvent vous alerter quant à la survenue d’une crise.
Ceux-ci sont représentés par :
- Des éternuements ;
- Une rhinorrhée (écoulement nasal) ;
- Des modifications du comportement ;
- Des douleurs abdominales (chez l’enfant).
Dans ces cas-là, le patient doit prendre son traitement d’urgence et se rendre immédiatement à l’hôpital.
Les crises d’asthme peuvent être dues à un facteur déclenchant, par exemple un effort physique, une exposition à un allergène ou encore un oubli de traitement. Parfois aucune circonstance n’est retrouvée. La survenue fréquente de crises d’asthme signifie que la maladie est déséquilibrée et que vous devez revoir votre pneumologue. Une escalade dans le traitement peut s’avérer nécessaire.
Prise en charge de l’asthme
Le traitement de l’asthme comprend deux volets : le traitement médicamenteux et les règles d’hygiène de vie.
Le traitement médicamenteux
Il faut savoir qu’une fois le diagnostic fait, vous allez devoir suivre un traitement à vie, mais rassurez-vous, il est très facile à prendre. Il faut distinguer le traitement de fond de la maladie et le traitement de la crise.
Le traitement de fond, à prendre tous les jours, s’utilise par voie inhalée (respiratoire). Il est à base de corticoïdes (médicaments anti-inflammatoires), il va permettre de contrôler l’inflammation des bronches aériennes, composantes essentielles de la maladie. Vous ne devez surtout pas arrêter ce traitement. La fréquence des prises vous sera indiquée par votre médecin. Savoir utiliser votre pompe (aérosol, doseur ou encore inhalateur) est primordial pour l’efficacité du traitement.
Voici comment l’utiliser :
- Placer l’embout de la pompe dans votre bouche ;
- Inspirez lentement, un peu avant la fin de l’inspiration, appuyez sur votre aérosol doseur ;
- Retenez votre respiration et comptez jusqu’à 10 ;
- Expirez ensuite lentement par le nez ;
- Attendez quelques minutes si vous avez besoin de répéter l’opération.
Il existe un deuxième type de pompe que vous allez pouvoir distinguer de la première grâce à un code couleur. Celle-ci est faite d’un bronchodilatateur (médicament qui augmente le calibre de vos bronches). C’est un traitement d’appoint que vous n’utiliserez qu’en cas de crise. Il soulagera vote gêne et vous aidera à mieux respirer. Vous pouvez également l’utiliser avant l’effort physique pour prévenir la survenue d’une crise.
Toutefois, ces traitements restent lourds, contraignants et d’une efficacité ambivalente.
Traitements naturels
Ils sont tout aussi importants que le traitement médicamenteux et à ne surtout pas négliger. Les suivre améliorera nettement votre confort de vie, en voici quelques-uns :
Une alimentation adéquate : des aliments riches en fibres
Avoir une alimentation avec beaucoup de fruits et légumes pourrait contribuer à vous garder en bonne santé et à renforcer votre système immunitaire. Un régime équilibré pourrait par ailleurs vous procurer une fonction pulmonaire plus saine. Des études suisses et françaises menées sur des souris ont démontré que celles qui ont reçu une bonne alimentation riche en fibres développaient moins d’infections pulmonaires en présence d’éléments déclencheurs (acariens, poussière…). Il n’y a donc aucune raison de remplir votre frigo de légumes de saison. En plus d’être bons, ils sont aussi un allié de taille pour votre santé.
Favoriser les aliments avec des oméga-3
Les acides gras oméga-3, qu’on retrouve dans plusieurs variétés de poissons gras telles que le maquereau, le hareng, les sardines, le thon, le saumon… participent à limiter les inflammations des poumons.
Pas de modération sur le magnésium !
Le magnésium, minéral essentiel pour le bon fonctionnement de vos muscles, est aussi bénéfique pour les patients souffrant d’asthme. En effet, il possède des vertus relaxantes qui dissipent les spasmes musculaires autour des bronches de vos poumons. Vous pouvez faire le plein de magnésium grâce à plusieurs aliments : les noix, le riz brun, les pâtes de blé complet, les graines, les légumineuses…
Apprivoisez votre stress !
Maîtriser votre stress pourrait diminuer la fréquence de vos crises d’asthme. Le stress est un facteur déclencheur bien connu, mais un des plus maîtrisables. Privilégiez les activités qui vous aident à vous détendre. Réservez-vous des petits moments de détente pour vous recentrer sur vous-même et faire le plein d’énergie.
Aérez et ventilez !
Ouvrez grand les fenêtres ! rafraîchissez votre intérieur quotidiennement. Cela pourrait prévenir les moisissures, facteurs aggravant de l’asthme.
Bannissez les nettoyants ménagers, les produits ménagers contiennent des allergènes, des perturbateurs endocriniens, ainsi que de nombreux composants irritants pour votre respiration. Ces molécules peuvent causer des crises d’asthme plus fréquentes. Privilégiez des produits avec des composés naturels.
Quelles sont les classifications de l’asthme ?
L’asthme induit un bon nombre de symptômes, leur gravité n’est pas constante. Ils peuvent s’améliorer et s’aggraver à travers le temps et d’anomalies lors des examens. Les professionnels de la santé ne peuvent évaluer la sévérité de la maladie qu’après traitement. Une fois celui-ci commencé, ils observent le contrôle des symptômes. Cela va aussi déterminer la quantité de médicaments qui doivent être prescrits.
La sévérité de l’asthme
La sévérité permet de mesurer « la gravité » de la maladie. La sévérité de l’asthme est classée comme suit :
- Intermittent : les crises surviennent au maximum deux jours par semaine. Elles n’interfèrent nullement dans les activités du quotidien ;
- Persistant et léger : les symptômes surgissent plus de deux fois par semaine. Les limitations sur la vie quotidienne sont légères ;
- Persistant et modéré : les symptômes sont quotidiens, ils peuvent limiter certaines activités de tous les jours ;
- Persistant et sévère : les crises arrivent plusieurs fois dans la journée et sont très handicapantes, même pour les plus simples activités du quotidien.
Toutefois, il est important de rappeler que l’asthme ne se caractérise pas par la constance. Même chez une personne atteinte d’asthme intermittent, des crises sévères et prolongées peuvent survenir. La maladie nécessite donc un suivi régulier. L’adaptation de la médication se fait en fonction de l’évolution de la maladie.
Quelle est la forme la plus grave de l’asthme ?
L’état de mal asthmatique représente le plus grand degré de sévérité de l’asthme. Il s’agit d’une constriction des bronches qui est très serrée, prolongée et rebelle au traitement. L’oxygénation du corps s’en trouve complètement altérée. Le manque d’oxygène entraîne la dysfonction des organes dont le cœur, pouvant conduire ainsi à une chute brutale et dangereuse de la tension artérielle. L’accumulation de CO2 quant à lui est responsable d’acidose : une acidification du sang qui aggrave ce dysfonctionnement.
Sa prise en charge peut nécessiter une intubation : la création d’une voie aérienne artificielle à travers la bouche ou la gorge. Cette voie est reliée à une machine qui prend le relais et respire à la place du malade. C’est une prise en charge lourde qui se fait en réanimation et nécessite de très fortes doses de médicaments. Son pronostic est sévère. Heureusement, de nos jours, cet état devient de plus en plus rare grâce à une bonne prise en charge des malades. Se rendre tôt à l’hôpital lors de la survenue d’une crise est ce qu’il y a de mieux à faire pour éviter sa survenue.
Peut-on guérir définitivement de l’asthme ?
L’asthme de l’enfant a une tendance à la régression, il peut disparaître en laissant quelques sifflements, mais il peut aussi réapparaître à l’adolescence.
Certains facteurs prédisposent à la persistance ou la récidive de l’asthme :
- Le sexe féminin ;
- Le tabagisme ;
- Des allergies d’apparition précoce ;
- Une allergie aux acariens.
Chez l’adulte, une fois installé, l’asthme ne régresse pas, mais la bonne nouvelle, c’est qu’il peut être facilement contrôlé par des soins et de la bonne volonté. Les thérapeutes qui existent de nos jours permettent aux asthmatiques de mener une vie le plus proche de la normale possible, y compris dans le domaine du sport. Le tout est de s’y prendre à temps, d’où l’intérêt d’un dépistage précoce, surtout si vous avez des malades dans votre famille.
Pour faire face à la maladie, privilégiez les traitements doux et naturels. En effet, ils sont sans danger pour votre santé, ils vont améliorer non seulement votre état physique, mais également votre état mental. N’oubliez pas que votre meilleur allié pour combattre la maladie, c’est vous-même. Vous devez croire en vos capacités à vaincre la maladie et davantage à votre droit de vivre une vie sans concessions. Prenez soin de votre santé, elle est inestimable.
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